Les bactéries Escherichia coli pathogènes retrouvées dans les intestins d’animaux de boucherie sont les principales causes d’infection des voies urinaires chez les humains, ce qui représente plus de 85% des infections urinaires (1). Chaque année, 6 à 8 millions d’infections urinaires sont diagnostiquées aux États-Unis, et de 130 à 175.000.000 sont diagnostiquées dans le monde. Les coûts directs des soins de santé liés aux infections urinaires non compliquées aux États-Unis sont estimés entre 1 à 2 milliards de dollars par an (1 ,2). Les infections urinaires peuvent également conduire à des maladies plus graves, telles que les pyélonéphrites, les bactériémies, et les septicémies (3). Au cours de la dernière décennie, l'émergence des souches résistantes (aux antibiotiques) d’E. coli a augmenté de façon spectaculaire. En conséquence, la gestion des infections urinaires, qui était auparavant simple, est devenue plus compliquée, les risques d'échec du traitement sont plus élevés, et le coût du traitement des infections urinaires est en augmentation (4).
Des chercheurs québécois ont émis l'hypothèse que les aliments issus d’animaux d’élevage constituaient un réservoir pour les infections urinaires chez les humains (5). Pour évaluer cette hypothèse, ils ont analysé les souches de bactéries E.coli provenant d'animaux qui entrent dans la chaîne alimentaire canadienne. Ces E.coli isolées à partir du contenu du caecum des animaux de boucherie abattus (bovins, poulets et porcs de boucherie) ont été comparées avec les bactéries E.coli isolées chez des Canadiens et Canadiennes souffrant d’infections urinaires.
Résultats :
Parmi les souches de bactéries E.coli provenant des infections urinaires chez les humains 29% provenaient du bœuf et du porc et 66% des poulets (5). Ces bactéries contaminent les viandes lors de l’abattage des animaux. Ceci est inquiétant du fait de l’apparition de souches d’E.coli résistantes et parfois multi-résistantes aux antibiotiques.
Conclusion :
Il ne serait pas étonnant de voir d’autres études du même genre montrer que d’autres bactéries ou même virus isolés sur les viandes de boucherie seraient identiques à ceux retrouvés dans diverses infections chez les humains. Tout cela à cause des élevages concentrationnaires.
Élevage concentrationnaire de poulets de chair
Un élevage industriel de poules pondeuses en France
Élevage de poules pondeuses en plein air en comparaison avec un élevage concentrationnaire
Références:
1 Zhang L, Foxman B. Molecular epidemiology of Escherichia coli mediated urinary tract infections. Front Biosci. 2003;8:e235–44. DOIPubMed
2 Russo TA, Johnson JR. Medical and economic impact of extraintestinal infections due to Escherichia coli: focus on an increasingly important endemic problem. Microbes Infect. 2003;5:449–56. DOIPubMed
3 Smith JL, Fratamico PM, Gunther NW. Extraintestinal pathogenic Escherichia coli. Foodborne Pathog Dis. 2007;4:134–63. DOIPubMed
4 Pallett A, Hand K. Complicated urinary tract infections: practical solutions for the treatment of multiresistant gram-negative bacteria. J Antimicrob Chemother. 2010;65(Suppl 3):iii25–33. DOIPubMed Bergeron CR, Prussing C, Boerlin
5 P, Daignault D, Dutil L, Reid-Smith RJ, Zhanel GG, Manges AR. Chicken as Reservoir for Extraintestinal Pathogenic Escherichia coli in Humans, Canada. Emerg Infect Dis. 2012 Mar;18(3):415-21.
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